Les formes poétiques françaises

 

Le rondel

Définition:
n.m., poème de forme fixe comportant, dans sa forme simple, treize vers en trois strophes (respectivement de quatre, quatre et cinq vers).
Construit comme le rondeau sur deux rimes, le rondel ne se distingue de lui que par la reprise de vers entiers.
Il existe aussi un rondel double, en quatre quatrains.
Le rondel comprend trois couplets, dont le second et le troisième se terminent, en guise de refrain, par la répétition du premier ou des deux premiers vers de la pièce : le premier couplet compte toujours quatre vers, le second trois ou quatre, le troisième cinq ou six.
Les rondels, ou rondeaux anciens eurent leur période d'éclat entre le XIV° et le XVI° siècles; abandonnés aux XVII° et XVIII° siècles, ils ont été repris par quelques poètes modernes. 
Ils rappellent les triolets, mais sont un peu plus étendus; il en est de 9, de 10, de 12, de 13 et de 15 vers. Celui de 13 vers est le plus fréquent; le premier et le deuxième vers reviennent comme refrain après le sixième vers, et le premier vers constitue de nouveau, comme un refrain final le treizième vers. On peut répéter à la fin, au lieu du premier vers seulement, les deux premiers vers; la pièce en contient alors quatorze. Elle est tout entière sur deux rimes, et se divise en trois couplets de quatre vers, plus le refrain final; le premier et le dernier couplet sont à rimes embrassées et le deuxième à rimes croisées.
Le rondel le plus célèbre est ce dernier, de Charles d'Orléans
 

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie.
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent d'orfèvrerie.
Chacun s'habille de nouveau,
Le temps a laissé son manteau.

 

La villanelle

Définition:
n.f., petite composition vocale à trois ou quatre voix, de forme strophique, sur des sujets idylliques ou champêtres. D'origine napolitaine, la villanelle fut un des genres les plus populaires en Italie aux XVe et XVIe siècles.
A l'origine, chanson, danse ou poème d'inspiration pastorale et populaire, la villanelle ne fut soumise à une règle fixe qu'après la célèbre villanelle de Passerat.
En poésie, la villanelle est une composition pastorale faite de couplets terminés par un refrain.
La villanelle, surtout en faveur au XVI° siècle, mais reprise par quelques poètes modernes, est une chanson rustique, divisée en tercets et écrite sur deux rimes. C'est un poème à forme fixe composé d'un nombre impair de tercets, suivis d'un quatrain final et dans lequel le premier vers du premier tercet forme le troisième vers des strophes 2 et 4, etc. Le troisième vers du premier tercet forme le troisième vers des strophes 3 et 5, etc. Ces deux vers figurent ensuite dans le quatrain final.
La villanelle, qui n'était, au début, qu'une chanson pastorale et populaire, ne fut soumise à une règle fixe qu'après la célèbre villanelle de Passerat.
Voici la célèbre villanelle de Passerat :

J'ay perdu ma tourterelle.
Est-ce point elle que j'oy?
Je veux aller après elle.

Tu regrettes ta femelle;
Hélas aussy fay-je moy :
J'ay perdu ma tourterelle.

Si ton amour est fidèle,
Aussy est ferme ma foy;
le veux aller après elle.

Ta plainte se renouvelle;
Toujours plaindre je me doy :
J'ay perdu ma tourterelle.

En ne voyant plus la belle,
Plus rien de beau je ne voy :
Je veux aller après elle.

Mort, que tant de fois j'appelle,
Prends ce qui se donne à toy :
J'ay perdu ma tourterelle.
Je veux aller après elle.

 Le triolet

Définition:
n.m. petit poème de huit vers, généralement des octosyllabes.Le premier, le quatrième et le septième vers sont les mêmes, d'où le nom de la pièce; de même, le second vers est repris au huitième. Le triolet convient à l'expression de pensées gracieuses ou satiriques.

Le triolet, dont on a des exemples dès le XIII° siècle, eut une grande vogue jusqu'à la Renaissance, puis resta à peu près inusité jusqu'à la deuxième moitié jusqu'à la deuxième moitié du XVII° siècle; mais il retrouva à cette époque une certaine faveur, et n'est plus sorti de l'usage depuis lors. Il est généralement composé de huit vers sur deux rimes. La rime dominée n'apparaît qu'au deuxième, sixième et huitième vers. Quand il n'y a que sept vers, c'est que le deuxième n'est pas répété à la fin. Une pièce peut être constituée par un seul triolet ou par une suite de triolets.
Les triolets de Banville.

Monsieur le comte de Tallard
Sait bien le parti qu'il faut prendre :
Il est vaillant comme un César,
Monsieur le comte de Tallard.
Mais s'il est battu par hasard,
S'il faut périr ou bien se rendre,
Monsieur le comte de Tallard
Sait bien le parti qu'il faut prendre.

Suite:
Le pantoum, le sonnet

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Mis à jour le 28 mars, 2004

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