Parmi les poèmes à forme
fixe qui ne se composent pas d'une strophe unique, l'un des plus anciens
est le lai, qui a été abandonné depuis le XVI°
siècle.
Il admettait un nombre indéterminé de couplets sur deux
rimes entremêlées à volonté pourvu que
l'une des deux fût dominante.
Le nombre de vers de chaque couplet n'était pas limité
et les divers couplets n'en avaient même pas obligatoirement
le même nombre.
Les mètres les plus utilisés étaient les vers
de sept, de cinq et de trois syllabes, combinés et mélangés
au gré du poète dans chaque couplet; seuls le premier
et le dernier couplets devaient présenter les mêmes combinaisons.
Définition
Petit poème narratif ou lyrique,
à vers courts, généralement de huit syllabes,
à rimes plates.
Au Moyen Âge, petite pièce poétique et musicale
d'inspiration épique ou lyrique, intégrant souvent des
éléments féeriques du folklore de Bretagne, et
destinée à être chantée par un jongleur.
Les lais de Marie de France et ceux de Guillaume de Machaut sont les
plus connus. Le lai peut compter jusqu'à mille vers divisés
en plusieurs strophes de longueur, de mètre et de mélodie
différents.
Parmi les sujets les plus fréquemment traités figurent
la dévotion à la Vierge et l'amour courtois.
Le
virelai
Définition:
c'est une poésie en vers courts
sur deux rimes composée de trois strophes de structure semblable
suivie d'un refrain qui équivaut à une demi-strophe
pour le nombre des vers, leur longueur et la disposition des rimes.
Il peut s'étendre sur plusieurs strophes avec une répétition
irrégulière du refrain ou avec renversement du schéma
de la strophe à deux rimes - aaabaaab devient bbbabbba
Le virelai, particulièrement
usité au XV° siècle, nous est connu sous plusieurs
formes.
On peut d'ailleurs remarquer d'une manière générale
que la plupart des poèmes à forme fixe ne sont pas absolument
fixes ou n'ont pas atteint leur fixité du premier coup.
Sous une de ses formes le virelai est construit comme un lai, mais
avec cette particularité que la rime dominante du deuxième
couplet, au lieu d'être quelconque, est la même que la
rime dominée du premier; la rime dominante du troisième
est la rime dominée du deuxième, et ainsi de suite jusqu'au
dernier qui reproduit le dispositif du premier avec les deux même
rimes en ordre inverse.
En somme c'est un lai où la rime dominée est virée
en dominante d'un couplet à l'autre.
Ces reprises de rimes constituent déjà en quelque mesure
une sorte de refrain.
Dans les autres formes il y a un refrain véritable.
Les premiers vers du premier couplet, en nombre quelconque, revirent,
c'est à dire reviennent à la fin de chacun des couplets
suivants. ou bien, et c'est le cas le plus fréquent, les
deux premiers vers seulement fournissent le refrain, revenant alternativement
à la fin de chaque couplet, d'abord le premier, puis le second,
jusqu'au dernier couplet qui se termine en reprenant les deux vers,
mais en ordre inverse. Dans un cas comme dans l'autre le nombre de
couplets et celui des vers de chaque couplet sont indéterminés. On
peut employer des mètres différents, comme dans le lai,
ou bien garder le même mètre d'un bout à l'autre.